top of page
Rechercher
Photo du rédacteurEstelle Poirier-Vannier

Dans les coulisses du métier de muséologue…


Marilie Labonté


Le métier de muséologue est souvent méconnu du grand public. Il est pourtant essentiel pour donner vie à notre patrimoine. Si les musées fascinent, c’est notamment grâce aux muséologues qui transforment des idées en expériences uniques. Mais que signifie « être muséologue »? À quoi ressemble vraiment le quotidien de ceux et celles qui font parler les objets et racontent notre histoire collective?



 

Entretien avec Marilie Labonté sur le métier de muséologue


 

Marilie Labonté, muséologue passionnée, nous partage son parcours, son travail, sa réflexion et ses rêves pour l’avenir des musées. Découvrez avec elle les multiples facettes d’un métier où la recherche, la créativité et la collaboration se rencontrent pour créer des expositions porteuses de sens.

 

Une rencontre inspirante pour quiconque s’intéresse à la muséologie, mais aussi pour ceux qui souhaitent comprendre comment les musées d’aujourd’hui préservent et interprètent notre histoire collective.

 



Peux-tu te présenter en quelques mots et nous dire d’où vient cette passion pour les musées?


Je suis Marilie Labonté, originaire de la Beauce, tout près de Québec, et je réside aujourd’hui à Montréal. Détenant un baccalauréat en histoire de l’art à l’Université Laval et une maîtrise en muséologie de l’UQAM, j’ai décidé de poursuivre au doctorat pour développer les compétences nécessaires au poste de conservateur.trice d’un musée.

 

C’est un domaine qui me passionne depuis l’enfance. Un jour, en retombant sur un devoir de sixième année où j’avais noté « conservatrice de musée » comme métier de rêve, j’ai réalisé que cette passion ne m’avait jamais quittée.




Concrètement, qu’est-ce qu’une muséologue?

 

Comme historienne de l’art et muséologue, je porte plusieurs « chapeaux » : doctorante en muséologie, chercheuse, consultante en muséologie et en patrimoine, coordonnatrice de recherche et j’en passe.

 

Dans le cadre d’une exposition, je suis impliquée dans toutes les étapes de conception et de réalisation : de la recherche de contenu à la sélection d’objets, en passant par l’élaboration du concept et la rédaction des textes. Chaque projet est une histoire à raconter, et mon rôle est de trouver la meilleure manière de la mettre en scène pour captiver les visiteurs.



À quoi ressemble la journée ou une semaine type de muséologue?

 

Il n’y a pas de journée ou de semaine « type » pour un muséologue, car tout dépend de l’étape où se trouve un projet d’exposition. Les semaines de recherche, par exemple, sont souvent rythmées par du travail dans les bases de données en ligne, dans les bibliothèques et dans les archives – des lieux où prennent vie l’histoire sous forme de textes et de documents. Dans cette étape : on lit, on prend des notes, on compile les informations les plus pertinentes dans un dossier de recherche. Avec ce travail, l’équipe se réunit pour échanger, brainstormer, réfléchir à des concepts d’exposition.

 

Une semaine pourrait commencer par la recherche, suivies de sessions de créativité pour poser les bases du concept dès le jeudi ou vendredi. À l’approche du montage de l’exposition, le travail s’intensifie et se diversifie : on passe de l’idéation à la coordination avec les équipes du musées et les acteurs clés (transporteur, scénographe, fabricant de mobilier, etc.) Les réunions, les commandes de matériaux, et la gestion de différents corps de métier viennent ponctuer la journée, ajoutant une dimension très concrète au projet.  

 


Pour toi, c’est quoi la recette pour une exposition réussie?


Pour moi, une exposition réussie, c’est avant tout une exposition qui raconte une histoire avec un véritable propos et un objectif clair. J’aime quand une exposition introduit un sujet, une question dès le départ, qui réapparaît à la fin du parcours pour créer une boucle et une cohérence entre les différents éléments présentés. C’est cette continuité qui captive les visiteurs et donne du sens au parcours.



Quel aspect de ton travail aimes-tu le plus?

 

Ce que j’aime par-dessus tout, c’est la rencontre avec les artistes et la découverte des collections. Ce qui me passionne c’est de dévoiler et de transmettre l’histoire cachée derrière les œuvres et les objets.

 

J’aime aussi me plonger dans la recherche en archives – ces lieux qui grouillent d’informations qui n’entendent qu’à être découvertes et révélées.

 

Mon travail est comme une enquête, où je dois tisser une histoire à partir d’objets et de documents. Cette histoire est mise en scène par le biais d’un parcours scénographié et ponctué de textes et d’objets.



Quel serait ton projet de rêve dans le futur?

 

Mon rêve? Créer des expositions originales et innovantes, qui remettent en question ou qui déconstruisent certaines idées ou croyances transmises par l’histoire de l’art. Cela se fait, par exemple, en mettant en lumière certains pans de l’histoire qui ont été oubliés.

 

Ce serait aussi fascinant de raconter l’histoire du musée lui-même, en montrant comment chaque acquisition, chaque décision, reflète le contexte social et culturel d’une époque.

 

Qui est mieux placé que le musée pour parler des sujets qui suscitent des questionnements et des débats ?

 


À ton avis, à quoi ressemblera l’exposition du futur?

 

Je suis convaincue que des sujets comme la décolonisation ou l’égalité de représentations (homme/femme, communauté LGBTQ+, personne en situation de handicap, etc.) s’imposeront comme des incontournables dans les expositions de demain. Ces enjeux ne se contenteront pas de transformer les contenus, mais influeront aussi sur la façon dont les expositions sont conçues. Imaginez des projets cocréés avec des comités consultatifs d’experts ou directement avec des membres de communauté concernées. Cette collaboration active marquera une véritable révolution dans nos pratiques.

 

Côté technologie, les expositions virtuelles vont se démultiplier. Dépourvues de lieux physiques et d’objets tangibles, elles miseront tout sur l’expérience et l’interaction.  Mais, ces nouvelles approches ne remplaceront pas les expositions traditionnelles : elles coexisteront et dialogueront pour enrichir l’offre muséale et toucher des publics toujours plus variés.

 


Conclusion

Merci beaucoup Marilie de nous avoir ouvert les portes sur ton univers professionnel en nous révélant les multiples facettes du métier de muséologue! Tu nous as fait découvrir la passion, l’engagement et la vision qui animent les acteurs du milieu muséal.

98 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

Comments


bottom of page